Pourquoi ai-je nommé cet article « Conflit de couple ou guerre des sexes ? »
Ils arrivent séparément, justifiant venir d’endroit différents et avec deux voitures distinctes. Parfois l’un est en retard et je dois le recadrer ; souvent les deux arrivent ensemble, mais s’adressent à peine la parole et ne se regardent pas.
Ils ne viennent pas pour comprendre, travailler et dépasser leurs incompréhensions et leurs conflits. ils viennent pour laisser exploser leurs colères, leurs reproches, leurs amertumes, leurs frustrations ; bref, l’autre n’est pas un ou une partenaire en amour, mais un ennemi à abattre. L’un donne le 1er coup et l’autre riposte, l’un attaque l’autre se défend, mais personne n’écoute : ils n’entendent que leurs colères souvent loin de leurs préoccupations conjugales.
Pourquoi tout cela ?
Notre société va mal, tant hommes et femmes ne se comprennent plus, ne se reconnaissent plus. Pendant de longues années, l’homme et la femme se sont regardés, sentis, parlés, écoutés et touchés. Ils ne se reconnaissaient pas en l’autre mais acceptaient de concevoir une possible alliance. Ainsi, ils s’apprivoisaient au fil du temps, sous couvert d’alliances au-dela de leurs différences, en mettant l’accent sur leurs qualités et leurs forces.
Puis vient le temps de l’analyse : celle du plus fort sur le plus faible.
Je ne dirais pas que les femmes ont tort de penser qu’il y a des différences à combattre et à déconstruire. Mais, ce que j’observe m’amène plutôt à entendre combien les rôles tournent, s’inversent et non se rééquilibrent.
Et oui, le combat de ce que les féministes appellent « Le patriarcat » n’est plus un combat prônant l’égalité, mais une lutte visant à faire des plus faibles (sous-entendu les femmes) les plus fortes. Cela s’exprime dans tous les domaines de la conjugalité, y compris l’intimité.
Dans mon bureau, le débat, si l’on peut parler ainsi, ne s’arrête pas au couple, mais s’étend à la société entière et plus précisément sur l’ensemble des femmes contre celle des hommes.
J’y entends des grandes généralités souvent empreintes d’interprétations et de préjugés, forgeant ainsi aux yeux des femmes des vérités (même si elles n’en sont pas), dont les hommes souvent atterrés se défendent avec une conviction toute relative.
La femme n’est plus blessée d’un amour qui ne s’exprime pas comme elle le souhaiterais ; elle est meurtrie, en colère, empreinte de ressentis de mépris et d’injustice qu’il lui faut exprimer, revendiquer et punir comme le ferait un tribunal.
Elle ne parle pas de l’homme avec qui elle vit, elle parle des hommes (son père, ses frères, son entourage masculin), bref tous les hommes sans exception. Elle ne règle pas les propres contentieux avec l’homme qui l’accompagne, non elle y inclut sa vision des injustices vécues par sa mère, ses sœurs, ses amies, mais bien plus encore, toutes ces femmes maltraitées par leurs partenaires.
L’homme parfois se défend, ou bien s’exclut, il fuit le débat, considérant cette discussion incompréhensible ; c’est d’ailleurs ce qui amènera un certain nombre à ne pas revenir malgré mes recadrages sur leur histoire propre.
Alors, je souhaiterais, par cet article, faire entendre qu’il nous faut retrouver la raison et bien discerner le positif du négatif dans ce qu’est une thérapie de couple.
Une thérapie de couple, quelle qu’en soit l’issue, n’est pas un ring de boxe.
On y vient pour se parler, s’écouter, essayer de se comprendre et rendre ainsi plus objectif et plus positif un ensemble d’attitudes, de mots, d’expressions, de gestes, afin d’évaluer le chemin à parcourir comme possible ou impossible.
Venir en thérapie de couple pour régler un conflit concernant l’humanité n’a non seulement pas de sens, mais surtout s’avère très destructif pour faire entendre à chacun combien il souhaite accepter l’autre dans sa différence, mais surtout combien il reste un être unique par le fait de l’aimer !
Merci.
Fabienne Juncker-Quainon, Conseillère Conjugale et Familiale – Sexologue Clinicienne : https://sexologue-luxembourg.com/qui-suisje.