LA THÉRAPIE SEXUELLE

Un couple sur deux a ou aura au cours de leur vie conjugale une difficulté d’ordre sexuel. Chez les femmes, on rencontre surtout la difficulté à atteindre l’orgasme et le vaginisme. Chez l’homme, existent surtout des difficultés érectiles et éjaculatoires. Chez les deux, on se retrouve souvent avec une baisse ou une perte de libido.

Avec les découvertes de la psycho-sexologie moderne, il n’y a plus aucune raison justifiant qu’un couple ne puisse parvenir à un plein épanouissement sexuel ou du moins à une meilleure entente sexuelle.

Que se passe-t-il en thérapie sexuelle ? Une fois bien établie la description de la dynamique problématique, précisée l’origine du dysfonctionnement et élaborée la méthodologie d’intervention, la thérapie sexuelle peut commencer. Elle comprend :

1. Une dimension pédagogique : la vérification de l’exactitude des connaissances du couple sur la sexualité ; la confirmation ou modification de ces connaissances ; la transmission de nouvelles connaissances sur le cycle des réactions sexuelles, la sexualité féminine et masculine et la dynamique sexuelle inhérente à tous les couples.

2. Une dimension psychologique L’enquête psychologique cherche à savoir ce qui se passe dans la tête de l’homme et de la femme au moment de la relation sexuelle ? Par exemple, l’homme a-t-il peur de perdre ses érections ou est-il obsédé par l’orgasme de sa partenaire ? Madame est-elle préoccupée par le temps pris pour arriver à l’orgasme ? Le couple a-t-il développé des scénarios de sabotage sexuel ? Le mari qui ne caresse sa femme que lorsqu’il veut faire l’amour ? La femme qui fait des comparaisons blessantes pour son partenaire ? Quelle éducation sexuelle le couple a-t-il reçue et quelles sont les émotions que cette éducation a associées à la sexualité : peur, culpabilité, répugnance… Y a-t-il eu des traumatismes sexuels lors de l’enfance ou de l’adolescence ? Comment s’est effectué l’apprentissage des premières relations sexuelles ?

La culpabilité, l’anxiété de performance, la peur ou la honte de la nudité et des organes génitaux, les problèmes de communication, la crainte de l’échec, le refus inconscient du plaisir, l’attitude du spectateur… sont tous des facteurs psychologiques bloquant l’abandon nécessaire au plaisir sexuel. Ces facteurs sont généralement reliés à une éducation sexuelle répressive. Heureusement, l’intervenant est en mesure de remodeler ces attitudes destructrices, tout comme il peut modifier les comportements inadéquats.

3. Une dimension expérientielle

Faire l’amour est quelque chose que l’on peut apprendre. Pour y parvenir, on doit créer les conditions favorables à cette expérience. L’intervenant peut proposer plusieurs exercices à faire. Certains s’apprennent dans le bureau du professionnel (exercices de respiration et de détente, exercices de Kegel…) ; d’autres, plus intimes, se font à la maison (exercices d’expérimentation et de concentration sensuelle, autoexamen du corps et des organes génitaux, contrôle de l’excitation par la masturbation…). Personne n’a le gout de consulter et il n’y a évidemment rien de bien drôle à aller en thérapie. Mais, une fois la glace brisée, une fois le climat de confiance bien établi, les rencontres avec un spécialiste en sexualité deviennent une source de croissance souvent insoupçonnée. Parler avec quelqu’un qui a exorcisé le tabou du sexe, qui utilise les bons mots, qui possède une attitude ouverte et franche face à la sexualité, qui écoute et comprend sans juger et qui sait comment dédramatiser les situations les plus critiques… devient une expérience de vie inoubliable.

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Yvon Dallaire, est consultant, conférencier, formateur et auteur de nombreux volumes sur les relations homme – femme, dont une trilogie sur le bonheur conjugal.

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